Une mission FAO/SMIAR d'évaluation des récoltes s'est rendue au Soudan du 12 au 27 avril 2001 pour évaluer le résultat final de la récolte de blé de 2001, examiner les estimations concernant la principale récolte de céréales secondaires et corriger les perspectives concernant l'offre et la demande de céréales pour 2000/01. Une mission conjointe FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires s'était déjà rendue au Soudan en 2000 (parcourant le sud du pays en octobre puis le nord en novembre et décembre) et avait communiqué les premières estimations concernant la production céréalière du Soudan pour la campagne de commercialisation en cours. La dernière mission s'est rendue dans les principales régions de production de blé, notamment les États de la Gezira, de New Halfa, du Nord et du Nil, ainsi que les grandes régions de production et de commercialisation de céréales secondaires, notamment le Gedaref, le nord du Kordofan et le sud du Darfour.
La libéralisation de la production de blé et la suppression des programmes d'aide publique qui avaient favorisé une forte production dans les années 1990 ont incité de nombreux agriculteurs, pendant les deux dernières années, à réduire nettement la culture du blé en faveur de cultures de rapport plus lucratives comme les légumes et les oléagineux. En 2001, les agriculteurs ont été motivés par le niveau élevé des prix du blé au moment des semis. Des températures plus basses que la moyenne, un meilleur approvisionnement en eau d'irrigation, une quantité suffisante d'intrants et une faible présence des ravageurs et des maladies ont permis d'obtenir de bons rendements. La mission prévoit que la production de blé du pays de 2001 atteindra 299 000 tonnes, résultat supérieur de quelque 40 pour cent à la récolte réduite de l'an dernier mais inférieur de 30 pour cent à la moyenne des cinq dernières années. Les estimations définitives de la production 2000/01 de sorgho et de mil ont été revues à la baisse et s'établissent respectivement à 2,49 millions de tonnes et 483 000 tonnes, contre les chiffres de 2,67 millions de tonnes et 496 000 tonnes prévus à la fin de l'année dernière par la mission FAO/PAM. Cette correction s'explique principalement par une baisse des rendements et par les dégâts dus aux ravageurs.
La production totale de céréales de 2000/01, qui inclut également de petites quantités de maïs et de riz, est donc estimée à 3,33 millions de tonnes, chiffre qui indique une hausse d'environ 7 pour cent par rapport au résultat - nettement inférieur à la moyenne - de l'an dernier et un recul d'environ 21 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Les besoins d'importation de céréales pour la campagne de commercialisation 2000/01 (novembre/octobre) sont estimés, après révision, à 1,44 million de tonnes. Les importations commerciales devraient atteindre 1,2 million de tonnes, soit à peu près le niveau des importations effectives de l'an dernier. Les dernières estimations concernant l'aide alimentaire d'urgence annoncée et en cours de préparation s'élèvent à 55 000 tonnes, ce qui laisse un écart à combler de 157 000 tonnes.
Les effets conjugués de deux années consécutives de maigres récoltes et de l'épuisement presque total des stocks ont entraîné une forte hausse du prix des céréales. En mars et avril 2001, les prix du sorgho atteignaient en moyenne 45 000 LSd, contre 15 000 LSd pour la même période en 1999 et 30 000 LSd en 2000. Cette flambée des prix limite l'accès aux vivres des couches les plus démunies de la population. De très nombreuses personnes, en particulier les éleveurs, ont subi une forte baisse de leur pouvoir d'achat. Les expédients permettant d'affronter ce type de situation ont été exploités au maximum, si bien que les agriculteurs et autres groupes vulnérables ont dû partir en quête de travail et de nourriture. Le nombre de personnes participant aux programmes «vivres-contre-travail » du PAM a considérablement augmenté.
Les mesures des pouvoirs publics visant à atténuer les pénuries alimentaires par la suppression de droits de douane sur les importations de denrées alimentaires et le financement des achats de céréales par l'intermédiaire de l'administration, récemment créée, chargée de gérer les stocks de denrée stratégiques, ont aidé, dans une certaine mesure, à stabiliser les marchés céréaliers. La situation pourrait toutefois empirer dans les mois à venir, car la période creuse vient juste de commencer et une partie seulement de l'aide alimentaire internationale demandée est annoncée. Même si les précipitations sont plus favorables au cours de la prochaine campagne, qui est sur le point de commencer, il n'y aura pas de récolte avant octobre-novembre.
Les populations les plus touchées par la sécheresse de l'an dernier se trouvent surtout dans le grand Darfour et les États du Kordofan, du Bahr el Ghazal, du Bahr el Jebel, de l'Équatoria - Est, du Jonglei, de la mer Rouge, et la province du Butana dans l'État du Gezira. Selon les dernières estimations, 2,97 millions de personnes, touchées par la sécheresse et la guerre civile, ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence.
Le blé est la deuxième céréale du Soudan en termes d'importance de la consommation. Sa culture, qui se fait presque entièrement sous irrigation, enregistre depuis quelques années un recul provoqué par des baisses de rendement et la très forte hausse du prix des intrants. Depuis 1999, le gouvernement a libéralisé la production de blé et supprimé tous les programmes d'aide. Tous ces éléments ont incité les agriculteurs à fortement réduire cette culture et/ou à s'orienter vers des cultures de rapport plus lucratives telles que les légumes et les oléagineux. On observe cependant que pour la campagne en cours - contrairement à celle de l'an dernier - l'optimisme concernant les prix du blé, des conditions météorologiques presque optimales, la présence relativement faible des ravageurs et la remise en état, sur une grande échelle, de l'infrastructure d'irrigation décidée par le gouvernement ont encouragé les agriculteurs à accroître les emblavures. La superficie totale consacrée à la culture du blé a donc augmenté, passant de 102 000 hectares pendant la campagne 1999/2000 à 121 000 hectares cette année, ce qui représente une augmentation de 16 pour cent, mais révèle toutefois un recul de 47 pour cent par rapport à la moyenne de 227 000 hectares des cinq dernières années. Par ailleurs, les pertes ont été plus faibles que ces dernières années, et le rapport de l'ensemble des superficies moissonnées aux superficies ensemencées a presque atteint 98 pour cent, contre 95 et 96 pour cent les années précédentes.
Les températures ont été plus basses qu'en moyenne en novembre, qui est la période idéale pour les semis de blé. Dans presque toutes les aires de culture de blé, la plupart des semis se sont déroulés au moment voulu. L'efficacité de l'irrigation est tributaire des réserves de carburant nécessaires pour les pompes d'irrigation et, pour les périmètres plus importants, du degré d'envasement des canaux d'irrigation. Ces deux facteurs n'ont en général pas posé de problèmes pendant la campagne 2000/01 et les agriculteurs ont pu irriguer leurs cultures entre six et huit fois.
Dans l'ensemble du pays, la situation a également été généralement satisfaisante en ce qui concerne les engrais. On n'a pas signalé de grave infestation de ravageurs ni de maladie importante. Des conditions météorologiques favorables et de bonnes réserves d'intrants ont donc permis cette année une hausse notable de la productivité. Les rendements moyens sont estimés à 2 534 kg/hectare, ce qui représente une hausse de 9 pour cent par rapport à l'an dernier et de 32 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années. La récolte de blé est estimée à 299 000 tonnes, soit 10 pour cent de moins que ce qui avait été prévu en décembre dernier par la mission FAO/PAM, mais 40 pour cent de plus que les 214 000 tonnes récoltées en 2000.
La quantité de blé nécessaire pour la consommation annuelle étant estimée à plus de 1,5 million de tonnes, le volume d'importation requis est évalué cette année à 1,26 million de tonnes. Les estimations concernant la production de blé par région sont reproduites dans le tableau 1.
Région
|
Superficie emblavée (en milliers d'ha) 1 | Superficie récoltée (en milliers d'ha) 1 | Production (en milliers de tonnes) 1 | Rendement (Kg/ha) |
Gezira | 32 | 31 | 52 | 1 677 |
Nil Blanc | 2 | 1 | 1 | 1 000 |
New Halfa | 13 | 13 | 22 | 1 692 |
Nil | 20 | 20 | 61 | 3 050 |
Région du Nord | 50 | 50 | 159 | 3 180 |
Autres | 4 | 3 | 4 | 1 333 |
Total | 121 | 118 | 299 | 2 534 |
1 Les résultats sont arrondis au millier le plus proche.
Sur la base d'un objectif initial de 75 600 hectares (180 000 feddans), la totalité de la superficie emblavée est estimée cette année à environ 50 000 hectares (120 000 feddans), ce qui représente 41 pour cent de la superficie totale du pays consacrée au blé. Dans cet État, la production se concentre essentiellement dans la province de Dongola, qui rassemble 80 pour cent des superficies cultivées, les 20 pour cent restants se trouvant dans les provinces de Merwi (10 pour cent), de Halfa (5 pour cent) et de Daba (5 pour cent).
Les principales variétés de blé cultivées ont été la Wadi El Neel et la El Nilein, avec quelques variétés locales comme la Giza. Approximativement 60 pour cent des semis ont été effectués entre mi-novembre et début décembre, 35 pour cent vers le milieu du mois de décembre et les 5 pour cent restants fin décembre. La situation a dans l'ensemble été satisfaisante en ce qui concerne les intrants, mais on a signalé quelques pénuries de semences au moment des semis. Un programme de remise en état des systèmes d'irrigation par pompage et la mise en service de nouvelles pompes ont facilité l'irrigation, qui a pu avoir lieu six fois en moyenne dans la plupart des régions. On ne signale par ailleurs aucun problème majeur en ce qui concerne les ravageurs, et le recours aux pesticides n'a pas été nécessaire.
Selon les estimations, les rendements de l'État du Nord sont les plus élevés du pays, avec une moyenne de 3 180 kg/hectare.
La superficie totale consacrée à la culture du blé dans le périmètre de la Gezira a atteint 32 000 hectares, soit environ 26 pour cent de la superficie totale du pays, ce qui est assez proche des données de l'an dernier (28 000 hectares). Dans toutes les régions de production de blé du pays, des températures assez clémentes, plutôt fraîches pendant toute la période de végétation ont créé des conditions idéales pour la croissance du blé. Quatre-vingt pour cent des semis environ ont pu être effectués pendant la période recommandée, jusqu'à fin novembre.
La situation s'est révélée généralement favorable en ce qui concerne les engrais, et l'on a pu disposer en temps voulu des quantités souhaitées d'urée et de superphospate. L'approvisionnement en eau d'irrigation a été facilité par la remise en état des canaux réalisée par les pouvoirs publics, grâce à laquelle les agriculteurs ont pu effectuer six irrigations au minimum au cours de la campagne. Hormis quelques bénignes invasions de pucerons, on n'a signalé aucun problème important lié aux ravageurs ou à des maladies.
Les récoltes ont débuté à la fin du mois de mars dans la plupart des régions. Grâce à un nombre plus que suffisant de moissonneuses-batteuses, les moissons étaient presque achevées à l'arrivée de la mission, vers la fin du mois d'avril. Le rendement moyen dans le périmètre de la Gezira est estimé à 1,68 tonne /hectare, la production totale à 52 000 tonnes.
La totalité de la superficie emblavée est estimée à 47 500 feddans (20 000 hectares), répartis comme suit entre les cinq provinces de l'État: Abu Hamad: 34 500 feddans, El Damar: 7 000 feddans, Barbar: 3 000 feddans, Shendi: 2 400 feddans et Matma: 600 feddans.
En ce qui concerne les engrais, la situation a généralement été favorable, toutes les régions en ayant reçu la quantité recommandée. L'utilisation de superphosphate n'est pas nécessaire dans la région. Soixante-dix pour cent de la superficie a été emblavée pendant la première moitié du mois de décembre, 30 pour cent pendant la quinzaine suivante. Les cultures ont été en moyenne irriguées six fois, et aucune infestation de ravageurs n'a été signalée.
Les opérations de récolte, effectuées avec un nombre suffisant de moissonneuses, ont commencé à la fin mars. A l'arrivée de la mission, 80 pour cent de la superficie était moissonnée. Les rendements les plus élevés ont été obtenus à Abu Hamad, où certains agriculteurs ont récolté plus de 20 sacs par feddan (soit plus de 4000 kg/hectare).
La surface totale ensemencée en blé dans le périmètre de New Halfa est d'environ 30 000 feddans (13 000 hectares), dont 3 300 gérés par le secteur privé.
La quasi-totalité des cultures du périmètre ont reçu la quantité d'engrais recommandée. Les ravageurs ont pu être évités grâce à un traitement contre les pucerons, pulvérisé sur environ 75 pour cent de la superficie. La principale variété cultivée a été le Kandour, mais des semis de Debaira ont également été effectués dans certains endroits. Les opérations de semis se sont principalement déroulées pendant la période recommandée, c'est-à-dire en novembre. Elles se sont prolongées jusqu'à la mi-décembre dans certains endroits.
L'approvisionnement en eau d'irrigation a dans l'ensemble été satisfaisant, toutes les aires de culture ayant pu être irriguées au moins à cinq reprises. Les conditions météorologiques qui ont régné pendant toute la campagne ont été semblables à celles dont ont bénéficié les autres régions productrices de blé du pays, où des températures assez fraîches pendant toute la campagne ont favorisé le développement des cultures.
Les récoltes ont commencé à la fin du mois de mars et devraient se prolonger jusqu'à la première semaine du mois de mai. On a pu utiliser 45 moissonneuses-batteuses, ce qui est considéré comme suffisant. Avec un rendement moyen de 1 692 kg/hectare, la production totale devrait s'élever à 22 000 tonnes environ.
Les céréales constituent les cultures de base du Soudan. Dans le sud du pays, on consomme cependant d'importantes quantités de racines, en particulier le manioc et les patates douces. Dans tout le pays, on cultive le sorgho, le mil et le maïs pendant la saison des pluies, d'avril à octobre. En hiver, de novembre à mars, on cultive le blé dans les périmètres d'irrigation. Dans les régions de rivières du Sud, on se sert également de l'humidité consécutive aux décrues pour cultiver à l'aide des méthodes manuelles traditionnelles des parcelles de maïs - petites, mais importantes sur le plan local.
Lorsque la mission est arrivée, la récolte du sorgho et du mil était pratiquement terminée, ce qui a permis de mettre à jour les prévisions de rendement et de production communiquées à la fin de l'année dernière par la mission conjointe FAO/PAM. On a pu obtenir des estimations révisées touchant le rendement et les récoltes de sorgho et de mil pour tous les centres de production des zones irriguées et mécanisées. Ceux-ci ont assuré plus de 70 pour cent de la production totale de sorgho, mais moins de 5 pour cent de l'ensemble de la production de mil. Dans certains États, les estimations révisées des cultures pluviales traditionnelles étaient prêtes. Les estimations provenant des principaux centres de production du Kordofan et du Darfour sont identiques aux prévisions de la mission conjointe FAO/PAM.
Culture
|
Superficie ensemencée (en milliers d'ha) 1
|
Superficie récoltée (en milliers d'ha)
|
Production (en milliers de tonnes)
|
Rendement (kg/ha)
|
Sorgho | 5 855 | 4 195 | 2 488 | 593 |
Mil | 3 567 | 2 200 | 483 | 220 |
Blé | 121 | 118 | 299 | 2 534 |
Maïs | 82 | 76 | 53 | 697 |
Total2 | 9 631 | 6 594 | 3 331 |
1 Toute la zone, chiffre arrondi au millier le plus proche.2 Comprenant de petites quantités de riz.
Le tableau 2 présente les estimations révisées concernant les céréales, le tableau 3 une comparaison de la production avec celle des années précédentes. Le graphique 1 retrace l'évolution de la production céréalière depuis 1991. L'estimation définitive touchant la production de sorgho en 2000/01 a été ramenée à environ 2,49 millions de tonnes. Celle qui avait été communiquée l'an dernier par la mission FAO/PAM faisait état d'une production de 2,67 millions de tonnes. On prévoit pour l'instant une hausse de la production de quelque 6 pour cent par rapport au faible résultat de l'an dernier, résultat qui reste inférieur d'environ 23 pour cent à la moyenne des cinq dernières années. Les estimations définitives de la production de mil annoncent un résultat de 483 000 tonnes, ce qui traduit un léger recul par rapport aux premières estimations, qui annonçaient 496 000 tonnes.
La production totale de céréales est par conséquent estimée à 3,33 millions de tonnes, chiffre qui comprend également de petites quantités de maïs et de riz. Ce résultat indique une hausse d'environ 7 pour cent par rapport à l'an dernier et un recul d'approximativement 21 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
Superficies (en milliers d'ha)1 | Rendement (kg/ha) | Production (en miliiers de tonne) | ||||||||||||||||
1995/96 | 1996/97 | 1997/98 | 1998/99 | 1999/ 2000 |
2000/01 | 1995/96 | 1996/97 | 1997/98 | 1998/99 | 1999/ 2000 |
2000/01 | 1995/96 | 1996/ 97 | 1997/98 | 1998/99 | 1999/ 2000 |
2000/01 | |
Sorgho
|
||||||||||||||||||
Irrigué
|
310 | 368 | 351 | 377 | 354 | 437 | 1 655 | 2 413 | 1 932 | 1 422 | 1 636 | 2 071 | 513 | 888 | 678 | 536 | 579 | 905 |
Culture mécanisée
|
3 181 | 4 345 | 3 418 | 3 936 | 2 062 | 2 054 | 439 | 550 | 432 | 653 | 362 | 428 | 1 395 | 2 388 | 1 477 | 2 569 | 746 | 880 |
Culture traditionnelle
|
1 553 | 1 840 | 1 542 | 1 998 | 2 111 | 1 704 | 349 | 491 | 564 | 590 | 484 | 413 | 542 | 903 | 715 | 1 179 | 1 022 | 703 |
Sous-total
|
5 044 | 6 553 | 5 311 | 6 311 | 4 527 | 4195 | 486 | 638 | 540 | 679 | 518 | 593 | 2 450 | 4 179 | 2 870 | 4 284 | 2 347 | 2 488 |
Mil
|
||||||||||||||||||
Irrigué
|
3 | 4 | 1 | 5 | 2 | 3 | 666 | 500 | 1 000 | 400 | 500 | 667 | 2 | 2 | 1 | 2 | 1 | 2 |
Culture mécanisée
|
24 | 71 | 44 | 57 | 80 | 53 | 333 | 380 | 409 | 509 | 400 | 396 | 8 | 27 | 18 | 29 | 32 | 21 |
Culture
traditionnelle |
2 385 | 1 559 | 2 762 | 2 700 | 2 309 | 2144 | 156 | 264 | 226 | 237 | 201 | 215 | 373 | 411 | 624 | 639 | 465 | 460 |
Sous-total
|
2 412 | 1 634 | 2 807 | 2 762 | 2 391 | 2200 | 159 | 269 | 229 | 243 | 208 | 220 | 383 | 440 | 643 | 670 | 498 | 483 |
Blé
|
298 | 329 | 255 | 141 | 92 | 118 | 1 768 | 1 951 | 2 294 | 1 220 | 2 326 | 2 534 | 527 | 642 | 585 | 172 | 214 | 299 |
Ensemble des céréales2
|
6 515 | 8 520 | 8 386 | 9 222 | 7 011 | 6594 | 3 372 | 5 363 | 4 098 | 5126 | 3 108 | 3 331 |
1 Aire moissonnée, chiffre arrondi au millier le plus proche.2 Y compris de petites quantités de maïs et de riz.
Les faibles récoltes de céréales engrangées pendant deux années consécutives (1999 et 2000) et l'épuisement des stocks qui en a résulté ont provoqué, dès la fin 1999, une augmentation des prix, lesquels sont restés nettement supérieurs à la moyenne en 2000 et 2001. Les données du graphique 2 (voir plus bas), témoignent de la relative stabilité, pendant presque tout 1999, des prix mensuels moyens du sorgho dans la région du Gedaref, principale aire de production de sorgho, avec un écart moyen d'environ 15 000 LSd par sac de 90 kg de janvier à octobre. En raison de la baisse prévue de la production céréalière, les prix ont cependant augmenté, passant de 14 000 LSd en octobre 1999 à plus de 23 000 LSd en novembre et décembre 1999. Aujourd'hui, le prix du sorgho a presque doublé par rapport à celui de 2000 à la même période, et plus que triplé par rapport à celui de 1999 à la même période.
De même, comme le montre le graphique 3, le prix du mil en 2000 et 2001 à Nyala, important centre de commerce du Darfour Sud, ont été plus élevés - et en augmentation constante - qu'en 1999, atteignant un niveau record de 50 000 LSd par sac de 90 kg en novembre 2000 et de 55 000 LSd en mars 2001.
Par ailleurs, l'offre de bétail a fortement augmenté sur les marchés, faisant baisser les prix, et, par conséquent, les revenus des familles. Les termes de l'échange bétail-céréales se sont rapidement détériorés pour les éleveurs. C'est ainsi que les termes de l'échange mouton-sorgho (c'est-à-dire la quantité de sorgho qu'il est possible d'acheter grâce la vente locale d'un mouton) ont diminué de 300 pour cent en mars 2001 par rapport à mars 2000. Cette baisse est de 200 pour cent, pour la même période, s'agissant de l'échange chèvre-sorgho.
Le bilan révisé de l'offre et de la demande de céréales pour 2000/01 part des mêmes hypothèses (concernant les stocks d'ouverture, les semences et les autres utilisations) que celles de la mission FAO/PAM, à la fin de l'année dernière. Quelques modifications portant sur le schéma des utilisations alimentaires ont toutefois été apportées, compte tenu des changements intervenus dans les résultats de la production céréalière. Il a également été tenu compte d'informations plus récentes concernant le niveau prévisible des importations de blé (y compris de farine). Le tableau 4 reproduit le bilan cérélalier pour 2001/01 prévu par la mission. Les hypothèses de départ sont les suivantes:
Le tableau 4 indique le bilan céréalier du pays révisé pour 2000/01.
Céréales
|
Riz
|
Sorgho
|
Mil
|
Blé
|
Autres
|
|
Disponibilités | 3 393 | 8 | 2 522 | 511 | 299 | 53 |
Utilisation des stocks | 62 | 0 | 34 | 28 | 0 | 0 |
Production | 3 331 | 8 | 2 488 | 483 | 299 | 53 |
Utilisation | 4 835 | 38 | 2 522 | 511 | 1 557 | 207 |
Consommation pour l'alimentation | 4 371 | 38 | 2 210 | 451 | 1 525 | 147 |
Alimentation du bétail | 200 | 0 | 144 | 17 | 0 | 39 |
Semences | 96 | 0 | 43 | 18 | 17 | 18 |
Pertes | 168 | 0 | 125 | 25 | 15 | 3 |
Exportations | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Besoin d'importation | 1 442 | 30 | 0 | 0 | 1 258 | 154 |
Importations commerciales | 1 230 | 30 | 0 | 0 | 1 200 | 0 |
Aide alimentaire annoncée | 55 | 0 | 0 | 0 | 20 | 35 |
Déficit non couvert | 157 | 0 | 0 | 0 | 38 | 119 |
La situation alimentaire globale est très précaire pour 2001. Le pouvoir d'achat d'un grand nombre de personnes, en particulier les éleveurs, a fortement baissé. Les efforts déployés par le gouvernement pour atténuer les pénuries alimentaires par la suppression des droits de douane sur les importations de denrées alimentaires et le financement d'achats de céréales par l'intermédiaire de l'administration, récemment créée, chargée de gérer les stocks de denrée stratégiques, ont aidé, dans une certaine mesure, à stabiliser les marchés céréaliers. La situation pourrait toutefois empirer dans les mois à venir, car la période creuse vient juste de commencer et une partie seulement de l'aide alimentaire internationale demandée est annoncée. Les populations les plus touchées par la sécheresse de l'an dernier se trouvent surtout dans le grand Darfour et les États du Kordofan, du Bahr el Ghazal, du Bahr el Jebel, de l'Équatoria - Est, du Jonglei, de la mer Rouge, et la province du Butana dans l'État du Gezira.
Le prix actuellement élevé des céréales dans le pays a incité les agriculteurs à hâter la préparation des des terres et, selon toute vraisemblance, à accroître les emblavures pour la campagne agricole 2000/01. Le gouvernement a également décidé de financer la distribution de semences dans les régions touchées par la sécheresse et de fournir rapidement les intrants agricoles nécessaires, notamment les semences, les engrais, le carburant et les pesticides.
Le présent rapport a été établi sous la responsabilité
du Secrétariat de la FAO à partir d'informations provenant de sources
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de s'adresser, pour tout complément d'information, à: M. Abdur Rashid,
Chef, SMIAR, FAO; Télécopie: 0039-06-5705-4495, Mél: [email protected] ). Il est également possible de recevoir automatiquement, par messagerie électronique, les Alertes spéciales et les Rapports spéciaux, dès leur publication, en souscrivant à la liste de distribution du SMIAR. A cette fin, veuillez envoyer un message électronique à l'adresse suivante: [email protected] , sans indiquer la case "objet" en indiquant le message ci-après: subscribe GIEWSAlerts-L Pour être rayé de la liste, envoyer le message: unsubscribe GIEWSAlerts-L |